Association des Villes Oléicoles Méditerranéennes

Inscription de la diète méditerranéenne au patrimoine de l'Humanité

Le 17 novembre 2010, la diète méditerranéenne a été inscrite sur la liste du patrimoine culturel et immatériel de l'Humanité, à la demande du Maroc, de l'Espagne, de la Grèce et de l'Italie.

L'UNESCO décrit ainsi cette diète méditerranéenne, qui n'est pas, et de loin, qu'un simple régime alimentaire.

"La diète méditerranéenne est un ensemble de savoir-faire, connaissances, pratiques et traditions qui vont du paysage à la table, y compris les cultures, la récolte ou la moisson, la pêche, la conservation, la transformation, la préparation et, en particulier, la consommation d'aliments. La diète méditerranéenne se caractérise par un modèle nutritionnel qui est demeuré constant dans le temps et l'espace et dont les principaux ingrédients sont l'huile d'olive, les céréales, les fruits et légumes frais ou séchés, une proportion limitée de poisson, produits laitiers et viande, et de nombreux condiments et épices, le tout accompagné de vin ou d'infusions, toujours dans le respect des croyances de chaque communauté. Mais la diète (du grec diaita ou mode de vie) méditerranéenne recouvre beaucoup plus que la seule nourriture. Elle favorise les contacts sociaux, les repas collectifs étant la clé de voûte des coutumes sociales et des événements festifs. Elle a donné naissance à un formidable corpus de savoirs, chants, maximes, récits et légendes. Elle s'enracine dans le respect du territoire et de la biodiversité, et assure la conservation et le développement des activités traditionnelles et de l'artisanat liés à la pêche et à l'agriculture dans les communautés méditerranéennes dont Soria en Espagne, Koroni en Grèce, Cilento en Italie et Chefchaouen au Maroc représentent des exemples. Les femmes jouent un rôle particulièrement vital dans la transmission du savoir-faire, dans la connaissance des rituels, de la gestuelle et des célébrations traditionnelles, et enfin dans la sauvegarde des techniques."

Voici un extrait de la décision de l'UNESCO :

"La diète méditerranéenne est un ensemble de pratiques traditionnelles, connaissances et compétences transmises de génération en génération et procurant un sentiment d'appartenance et de continuité aux communautés concernées. Son inscription sur la Liste représentative pourrait donner plus de visibilité à la diversité du patrimoine culturel immatériel et favoriser le dialogue interculturel aux niveaux régional et international. La candidature décrit une série d'efforts de sauvegarde entrepris dans chaque pays, avec un plan de mesures transnationales visant à assurer la transmission aux jeunes générations et à promouvoir la sensibilisation à la diète méditerranéenne. La candidature est le fruit d'une étroite collaboration des entités officielles dans les quatre États, soutenue par la participation active des communautés, et elle comprend des éléments de preuve du consentement libre, préalable et éclairé de ces dernières. La diète méditerranéenne a été incluse dans les inventaires du patrimoine culturel immatériel dans les quatre États concernés et sera incluse dans un inventaire transnational de la Méditerranée en cours d'élaboration."

Forum international sur la diète méditerranéenne

Déjà en 1983, la Chambre de Commerce, d'Industrie et d'Agriculture (CCIA) d'Imperia en Italie avait organisé la première conférence internationale sur le thème « Culture et Histoire de la diète méditerranéenne ».

S'appuyant en particulier sur les extraits du texte de la décision de l'UNESCO qui précisent que la diète méditerranéenne « [procure] un sentiment d'appartenance et de continuité aux communautés concernées » et que son inscription au patrimoine de l'Humanité « pourrait donner plus de visibilité à la diversité du patrimoine culturel immatériel et favoriser le dialogue interculturel aux niveaux régional et international », la CCIA d'Imperia a décidé d'organiser en 2011, le Forum international sur la diète méditerranéenne en invitant des représentants du secteur oléicole ainsi que des journalistes économiques de l'ensemble du pourtour méditerranéen.

La CCIA d'Imperia, sous la Présidence de Notaio Franco Amadeo, a mis au point le programme de ce Forum en collaboration avec l'Association Nationale des Villes Oléicoles d'Italie[2] , présidée par Enrico Lupi de la CCIA d'Imperia.

Ce Forum se déroule en deux phases. Une première phase de préparation (mai 2011) et une seconde phase de conclusion (novembre 2011).

Le Conseil Oléicole International (COI) a décidé d'apporter son soutien à cette opération et a délégué son Directeur Exécutif, Jean-Louis Barjols, à Imperia les 6 et 7 mai 2011.

Le Comité Scientifique était composé du Prof. Giovanni Puglisi (Italie), Président de la Commission Italienne de l'Unesco, de Jean-Louis Barjols (COI), du Prof. Noureddine Ouazzani (Maroc), Directeur de l'Agro-pole Olivier à Meknes, du Prof. Shimon Lavee (Israël) de l'Université de Jerusalem, de Dimitrios Maniatakis (Grèce), économiste Président de la Fondation Maniatakeion et du Prof. Francisco Perez Jimenez (Espagne) de l'université hospitalière de Cordoue.

Au cours de la première phase, les participants ont été amenés à travailler en groupes de travail sur les thèmes suivants, tous relatifs à la diète méditerranéenne :

1 – La diète méditerranéenne : patrimoine de l'humanité
2 – Huile d'olive vierge extra : ingrédient fondamental du régime alimentaire
3 – Territoires : les villes oléicoles de la Méditerranée
4 – L'olivier et l'oliveraie comme valeurs de paysage
5 – Le régime méditerranéen comme instrument de marketing
6 – L'alimentation méditerranéenne et la santé
7 – La diète méditerranéenne comme élément d'éducation alimentaire
8– L'huile d'olive méditerranéenne : paysages à protéger, traditions et connaissances à transmettre.

Ces travaux se poursuivront jusqu'en octobre 2011 pour être présentés dans la deuxième phase du Forum.

Création de l'Association des Villes Oléicoles Méditerranéennes

Un des points forts de la session de mai, a été la mise au point et la signature du protocole d'accord sur la création de l'Association des Villes Oléicoles Méditerranéennes.

Ce protocole a été signé par les représentants des 15 pays présents : Albanie, Algerie, Croatie, Espagne, France, Grèce, Israel, Liban, Maroc, Montenegro, Portugal, Slovénie, Tunisie et Turquie.

Ce premier document traduit l'intérêt des signataires pour la participation des villes de leurs pays dans une association des villes oléicoles méditerranéennes. L'engagement formel sera signé lors de la deuxième phase du Forum en novembre.

Pour la France, c'est Christine Michel moulinière et adjointe à la mairie d'Opio, membre de la Fédération des Villes Françaises Oléicoles, présidée par Pierre Combes, maire de Nyons, qui a signé le protocole.

Compte-rendu de Jean-Michel Duriez (AFIDOL) au sujet du forum qui s'est déroulé à Imperia, Italie, les 6 et 7 mai 2011.